lundi 28 septembre 2009

Notre émission du 30 septembre: Network et la cosmogonie corporative

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Ce sera cette semaine notre troisième émission sur Network de Sydney Lumet et Paddy Chayefsky. La première en duo. Que peut-il nous rester à dire sur cette bombe?


Ohhhhh, bien des choses en somme...


On a très souvent dit de Network que c'était un film visionnaire. Effectivement, dans sa volonté de satiriser à l'extrême les médias de son époque, Chayefsky a perçu de manière presciente ce que les médias de notre époque allaient devenir.


Ce n'est pourtant pas cet aspect visionnaire qui nous intéresse tout particulièrement à l'émission cette semaine. Dans le mot visionnaire, nous retenons le mot vision; Network a su saisir le langage ultra codifié d'une nouvelle religion, une cosmogonie électrique et sauvage.
Il ne faudrait pas croire que la télé (et par extension, Internet) a échappé à des forces anciennes nous définissant sur lesquelles nous pensons avoir une certain contrôle. Avec la télé, l'histoire ne fait que se répéter. L'empire ne s'est jamais effondré, nous sommes à la même place que nous étions voilà 4000 ans, nos boob-jobs et ab-rollers ne changent rien.
Cliquez sur l'oeil droit de Howard Beale pour écouter Jim en solo sur Network!
Tergiversons sur un paradigme: actuellement, en club vidéo, on ne loue que très peu de film. Les gens se descendent, de façon maladive et hallucinée, deux trois série télé à la fois. Je n'y fais pas exception. Au moins un dvd de Six feet under est loué à tous les jours depuis 7 ans dans la plupart de clubs, c'est un fait inargumentable. Au delà du simple culte, Six feet under est le Bardo Thodol d'une génération: on y trouve des réponses fondamentales sur la mort, la famille, le couple. Lost est un microcosme de notre civilisation, une ferme de fourmis expérimentale, Heroes un Dynasty nietzschéen, The wire une méditation kafkaienne sur l'échec de nos institutions, The Shield est un Macbeth en col bleu...

...Sex and the City un conte de fées urbain... ...Gossip girl est du Jane Austen pornographique pour pédérastes.
La série télé et l'obsession qu'elle engendre dans la populace est la continuation directe du roman feuilleton, du conte du Jongleur, de la Chanson de geste et de la légende du conteur dans la grotte auprès du feu. Ces séries nous définissent et nous sculptent. Sex and the city est un mode de vie embrassé par des hordes de femmes.
Et je ne parle que de série télé! Imaginez le reste...
C'est cet aspect de Network que nous allons couvrir, celui du film-parabole sur nos nouveaux anges et démons. Cette méditation, Alan Moore l'a fait en profondeur dans son texte A Light of thy countenance, adapté en bande dessinée par Felipe Massafera et Anthony Johnston dans Avatar press. Je vous offre en cadeau cette page, absolument bouleversante.

For I am He, the voice you turned to in your loneliness.
I am the one who shrank the mountains and the jungles;shrank whole wars and brought them unto your bottle. In your billions you adore me, faces underlit with grace.
I am the lenght and breadth of your reality and all your dearest toughts are but extensions of my own, my perfect dreaming mercy, born in brightness.
I am the silence of the will.

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